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Mots, et maux, émotions
25 mai 2014

Kaléidoplume consigne 302

Pour Kaléidoplume et la consigne 302 qui est :

Vous n’êtes pas une actrice ou un acteur célèbre et cependant vous aimeriez assister au 67ème Festival de Cannes qui s’est ouvert la semaine dernière.

Imaginez un moyen d’y parvenir sans être invité( e ) et racontez-nous votre montée des marches, ou la soirée d'ouverture ou de clôture, ou les 3!!!

Au poil !

Enfin il est revenu ! LE festival ! Et La montée mythique de marches ! C’est décidé, cette année j’y arriverai ! Je vais les monter ces marches. Trop de fois je été refoulée dès que mon peton menu a foulé le tapis rouge. J’ai du tout essayé : la fausse carte de presse pour journaliste pressé (quelle idée d’avoir pris une carte de journaliste politique…), le costume de garde corps, même celui de garde côte. J’ai tenté le livreur de pizza (Ellen DeGeneres m’a piqué mon idée pour les Oscars..) ou le capitaine des pompiers chargé d’éteindre les feux de la rampe. Rien n’y a fait. Mais cette année, vous allez voir, assez de jouer les second rôles, les projecteurs seront sur moi, je serai en vedette, je vais y aller au culot, tout oser pour tout gagner. Cette année mon plan est imparable !

Juchée sur 12 cm de talons, le corps drapé d’un lamé or, des faux cils, un maquillage de star, une perruque brune sublime, et la touche finale : une fausse barbe bien taillée. Et voila ! Conchita Wurst en personne ! Apres tout si une starlette de la tété réalité monte les marche, pourquoi pas La star de l’Eurovision (enfin la vraie fausse star…).

Arrivée dans une limousine, je sors, aidée par le chauffeur, divine. Le public hurle mon… heu son nom. Les membres du service de sécurité me regardent, ébahis, ne sachant comment m’aborder pour me demander mon invitation. Je les snobe superbement, saluant « mes » fans de la main. Mitraillée par les photographes, j’attaque la montée des marches, au nez et à la barbe du personnel du Festival, roulant des hanches, la chute de reins réchauffée par le regard des curieux.

1, 2, 3 comme une enfant je compte les marches,
4, 5, 6 rester très digne, surtout ne pas courir,

Tranquillement, doucement,  ne pas se presser pour ne pas tomber (j’ai bien lu les conseils de Jane Fonda) et surtout profiter de l’instant. La jupe légèrement relevée pour ne pas me prendre les pieds dedans, je monte, le regard rivé sur l’entrée du palais, véritable porte du Paradis.

7, 8, 9 je fixe la pote d’entrée,
10, 11, 12 le moment de la petite pause,

A mi chemin, je me retourne légèrement, maîtrisant un éclat de rire devant mon audace. Les flashs crépitent, je souris légèrement. Et je reprends l’ascension.

13,14,15 j’ai dépassé la moitié, je tremble d’émotion
16,17,18 le regard embué, la porte devient floue,

Ce n’est pas le lieu ni l’instant pour craquer, je secoue légèrement les épaules, pour chasser l’angoisse et la faiblesse.

19,20,21 je me reprends, c’est pas le moment de tomber
22,23,24 j’y suis, j’ai réussit, pari gagné !

J’arrive en haut, de joie j’esquisse un pas de danse, oubliant les 12 cm de talons. Je manque de vaciller, me rattrape de justesse à la main que me tend un membre du personnel, la perruque un peu de travers, je franchis la porte, soulagée et heureuse.

                                                                                                                                            22/05/14

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