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Mots, et maux, émotions
26 août 2013

Un gout de passion

Accoudée au bord du monde, les yeux au bord des ondes, elle le regarde partir, lui qui fut, l’espace d’une nuit, l’amant dont les femmes rêvent toute une vie.

Ils s’étaient rencontrés au matin, d’un seul regard son cœur fut prisonnier du sien. Sans un mot d’un simple geste, il lui dit de venir. Elle hésita, ne sachant que faire, fuir ou le suivre…

Elle est partie, très vite, sans se retourner, surtout sans le regarder, le cœur tremblant de sa résolution, certaine d’avoir pris la bonne décision. Toute la journée, elle a fuit, mais rien ne pouvait refermer la cicatrice que ses yeux bleus empreints de douceur avaient infligés a son cœur. Toute la journée elle a fuit, cherchant dans l’occupation a oublier cette folie, cette tendresse qui s’était insinuée en elle.

Le soir venu, conviée à une fête, elle le revit. Il la regardait immobile, n’osant bouger de peur de la voir fuir a nouveau. Irrésistiblement elle s’approcha de lui, ne pouvant plus ignorer le désir qui s’était emparé d’elle. Ce fut elle qui fit le premier geste, mettant la main dans la sienne et l’entraînant dehors. Comment ils se sont retrouvés sur cette plage déserte ? Elle ne le sait plus. Elle s’est serrée contre lui, leurs bouches se sont trouvées et reconnues, et la passion s’est emparée de leurs corps.

Fiévreusement, il l’a déshabillée, la couchant sur le sable, embrassant sa peau nue. Puis il s’est reculé pour mieux l’admirer sous le clair de lune. Ses cheveux blonds dénoués lui faisaient une cape brillante sur les épaules, ses seins ronds et fermes étaient une invite aux baisers. Dans un reste de pudeur, elle serrait l’une contre l’autre ses longues jambes brunies par le soleil. Il lut l’inquiétude dans ses yeux, dans son sourire crispé alors qu’elle se mordillait la lèvre inférieure. La tendresse naquit dans son regard et c’est avec douceur qu’il lui parlât. Sans rien lui promettre, il  lui dit l’amour qu’il ressentait, le désir qu’il avait de voir leur corps s’unir comme leurs cœurs l’étaient déjà. Il lui parla de sa vie par delà l’océan, de ses rêves, lui faisant comprendre à demis mots qu’il aimerait qu’elle les partage.

Peu a peu, ses paroles la détendirent, elle posa les doigts sur sa bouche pour, d’un geste tendre, le faire taire. Il embrassa ses doigts, la paume de sa main, puis posa doucement ses lèvres dans le creux de son poignet, sentant sa peau frissonner sous ses baisers. Comme en jouant, il remonta tranquillement le long de son bras, redescendant parfois, découvrant et savourant le goût et l’odeur de son amante. Il nichât son nez dans son cou, respirant son parfum enivrant, le picorant de baisers et par jeu lui mordillant gentiment l’oreille.

Leurs mains, leurs lèvres, leurs langues partirent a la rencontre de l’autre, se découvrant, s’explorant. Il caressa tendrement ses seins, embrassât avec gourmandise ses pointes dressées, les sentant vibrer à chaque effleurement. Son souffle se fit plus court. Il sentit son corps de déesse se tendre vers lui, voulant précipiter l’instant. Mais il voulait prendre son temps pour la découvrir. Du bout des doigts, des lèvres, de la langue il caressa chaque parcelle de sa peau, la faisant frémir de plaisir et la rendant folle de désir.

Sa main s’attarda sur le doux renflement de son ventre, tournant par jeu autour de son nombril où brillait un diamant. Puis elles descendirent, caressant ses hanches pleines, évitant comme par malice le triangle d’or sombre qui se tendait vers lui.

Doucement, sensuellement, il descendit le long de ses jambes, caressant ses cuisses, ses mollets, parcourant de légers baisers ses chevilles fines.

Il se redressât, l’admirant. Ses yeux se firent caresses et il vit son corps se couvrir de frissons. Une flamme de désir, un brin coquine, dans les yeux, elle lui tendit les bras. Il sourit de la voir si totalement offerte et impudique, mais résistât une fois encore à son muet appel.

Il embrassât un a un ses orteils menus aux ongles rougeoyants et remontât tout doucement, d’abord ses chevilles d’une finesse exquise, puis la douceur de ses mollets légèrement musclés, les creux du genoux, l’intérieur de ses cuisses. Elle haletait, tremblant d’impatience à son approche si lente. Il posa enfin ses lèvres sur son triangle d’or. Elle gémit doucement en sentant sa langue brûlante s’insinuer en elle à la recherche de son trésor, de sa perle de nacre.

Un son rauque  lui indiquât qu’il avait trouvé ce qu’il cherchait. Il joua avec du bout de la langue, du bout des lèvres se guidant aux bruits émis par sa compagne pour l’amener aux portes du plaisir.

Il la sentit se cambrer sous lui, insistante, en désirant plus. Lui-même n’y tint plus. Se relevant, il la pénétra avec une douceur et une lenteur calculées. Il plongea ses yeux dans le regard de son amante, se noyant dans leurs océans. Il accéléra son mouvement de rein, mêlant son souffle au sien. Ils ne firent plus qu’un, bougeant au même rythme, partageant la même respiration haletante, n’ayant comme vision que, dans le regard de l’autre, le même amour et le même désir.

Leurs corps à l’unisson, les yeux rivés l’un à l’autre, les cœurs battants a la même cadence, vite, très vite, toujours plus vite. Le sable collant à leurs peaux nues, un même cri montât à leurs lèvres et leurs esprits fusionnèrent au moment de l’ultime jouissance.

La tension et la passion retombèrent. Ils se serrèrent l’un contre l’autre, se caressant doucement, tendrement, pour prolonger l’instant. Ils se murmurèrent des riens, des folies, des mots d’amour et de tendresse, ces mots sans suite qui n’ont pas de sens mais veulent dire tant de choses.

Rythmés par les vagues de l’océan, il refirent l’amour avec plus de tendresse, plus de douceur, comme si c’était la dernière fois, puis s’endormirent, nus, a même le sable, dans les bras l’un de l’autre.

La fraîcheur du petit matin les réveilla, ils se rhabillèrent  et assistèrent à l’embrassement du ciel, comme une réponse divine a leurs sentiments.

Il se mit alors à lui parler, longuement, lui demandant de l’accompagner vers une vie nouvelle, vers un nouveau destin à ses cotés. Il partait le matin même à bord paquebot et la voulait avec oui, là-bas. Elle secoua la tête, une larme précieuse et unique coulant sur la joue, mais ne put trouver ses mots. Elle prit a nouveau la fuite en murmurant un bref « peut être… ».

Accoudée au bord du monde,
Les yeux au bord des ondes,
Elle le regarde partir
Vers un nouvel avenir
Lui qui fut l’espace d’une nuit,
L’amant, l’amour dont elle rêvera toute sa vie

                                                                                                                      24/0/13

 

 

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