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Mots, et maux, émotions
14 mars 2006

Paroles plurielles consigne n°17

la consigne : un photo avec une table, des chaises et un texte qui dois commencer par "viens t'asseoir la..."

Accusation

"Viens t'asseoir là..."

La voix est calme, trop calme, un étang sous lequel bout la lave en fusion. Sans réfléchir Greg obéit. Il sait d’instinct qu’il vaut mieux attendre que l’orage éclate et passe plutôt que de l’affronter. Il baisse la tête et attend, sans bouger, sans rien dire.

L’homme face à lui va de long en large, martelant furieusement le sol. A chaque pas, Greg rentre un peu plus la tête dans les épaules, comme si c’était lui et non les dalles que les pieds de l’homme écrasaient.

Un frisson courre le long de sa colonne vertébrale, ses moustaches frémissent un court instant, puis s’affaissent. Il garde les paupières closes, osant à peine couler un regard rapide vers le vas et viens incessant et marteleur de l’homme. L’atmosphère de la pièce l’oppresse, le silence s’éternisant le glace…

Les pas s’arrêtent et l’homme stoppe net devant la chaise. De celui-ci Greg, les yeux toujours fixés sur le sol, n’en voit que les jambes vêtues de noir, bâtons de justice dressés contre lui.

L’homme rompt enfin le silence.

« Greg…Greg..., soupire t ‘il, la voix calme mais comme emplie d’une déception amère.

Greg relève la tête pensant la tempête passée, mais son espoir est déçu devant la fureur glacée des yeux de son interlocuteur.

Ce dernier reprend, semblant faire un effort pour se contrôler :

« L’affaire est grave. Il ne s’agit plus ici de broutilles comme la dégradation du bien d’autrui ou le tapage nocturne dont tu as déjà été accusé. Non ! »

La voix enfle, roule comme un coup de tonnerre, écrasant Greg de son poids.

« Non ! Madame Alix t’a vu t’en prendre à Daisy ! Cela faisait longtemps que tu la guettais avoues-le ! Tu l’as pourchassé, rattrapé, sauté dessus, laissé en sang… Et si madame Alix n’était pas intervenue… Dieu seul sait ce que tu lui aurais fait ! La pauvre Daisy est dans un sale état ! »

Sous l’accusation Greg se tasse encore plus, l’homme reprend sa marche pendulaire.

« Dire que quand nous t’avons adopté, nous t’avons tout donné, un toit, de la nourriture, notre amour ! Nous t’avons donné la meilleure éducation, nous t’avons envoyé à l’école et toi… toi…tu te conduis comme le pire des voyous… »

La voix se brise, l’émotion, la déception sont trop forte.

Greg se lève enfin, doucement s’approche de l’homme et pose son museau humide dans la main abandonnée contre la jambe. Il pousse un gémissement à peine perceptible. Les doigts de l’homme se posent sur sa tête et presque malgré eux le caressent.

« Ho Greg… mon chien… et cette pauvre chatte que tu as attaqué… Que vas t’on faire de toi ? »

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Commentaires
M
Merci ma Silo, et moi je suis fan de tes créations :)
S
fan de Myriel!!!! Ca vous prend et ça vous emmène où elle veut et à chaque fois ça le fait... je suis toujours bluffée!(copie/collé de ce que j'ai mis sur Paroles Plurielles ;))) )
Mots, et maux, émotions
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